On connaissait le clavier avec une coque moulée ou thermoformée à vide. Le boitier en alu anodisé. Le boitier en PLA ou en ABS sortie d’une imprimante 3D. Le boitier en bois. Les claviers en légo. Les maquettes en pâte à modeler. Il manquait le clavier en béton. Avec pourquoi pas un repose-poignet de belle dimension.
Ah, non, c’est déjà fait.
Un beau pavé qui pèse 5 kilos, et qui devrait donc rester en place facilement. On peut trouver des informations sur reddit et les photos sont par là.
Techniquement, réaliser ce genre de clavier n’est ni difficile, ni onéreux. Il suffit de réaliser un coffrage (=moule) avec quelques bouts de bois… Et le résultat, pour peu qu’on trouve des keycaps adaptés, est loin d’être moche.
Si on a l’habitude des claviers en sandwich de plexiglas, les claviers imprimés 3D et des claviers en bois, il faut bien dire qu’en matière de clavier home-made on avait pas pour habitude des claviers réalisés par moulage. Rien ne s’oppose d’ailleurs à l’utilisation de plâtre ou de résine epoxy, et j’espère prochainement voir ce genre de claviers originaux.
Certains développeurs francophone utilisent des claviers configurées en QWERTY (US) pour des raisons d’accessibilités des caractères « spéciaux », notamment des chiffres. Certains aiment l’accessibilité de la couche AltGr de l’Arensito. Voici la fusion de ce monde : Qwerty-Lafayette.
Évidemment, toute l’astuce se trouve dans l’utilisation de la lettre morte, sur la position du M sur un clavier Azerty usuel. Celle-ci permet l’accès aux accents.
Voici donc la couche en AltGr, qui ajoute des chiffres encore plus accessibles en émulant un clavier numérique.
Pas de grande originalité quand à la disposition des touches, néanmois ça peut donner quelques idées aux développeurs de keymap francophones…
On peut également en partant sur cette base tenter de faire du tarmak pour passer au colemak, ce qui me semble plutôt une bonne idée. Le code source (clavier généré à partir de kalamine) est disponible sur github : https://github.com/fabi1cazenave/qwerty-lafayette
Edit février 2020 : Cette keymap est peut-être le chaînon manquant que j’aurais aimé avoir après avoir entendu parler de tarmak. Tarmak permet de passer du layout QWERTY (US) au layout Colemak en modifiant son clavier par petites étapes. Il ne devrait pas être difficile de créer un clavier Colemak-Lafayette et sa méthode Tarmak associée, d’autant plus que la source kalamine est fournie. Alors certes, Colemak n’est pas optimisé pour le français, mais en pratique, un tel clavier devrait apporter d’énormes gains même en français… un layout optimisé sans réellement perdre le temps à l’apprendre. Et puis je me permet de supposer qu’un clavier s’adressant à des programmeurs sera aussi souvent utilisé pour la frappe en anglais…
Le plus ennuyant quand on a une keymap en tête, c’est de la retranscrire sous forme informatique, puis … de refaire le travail pour un autre OS. Le tout en utilisant des outils pas nécessairement pratiques à utiliser.
Ce ne serait pas plus simple de le dessiner en Ascii-art dans un éditeur de texte par exemple ? Puis de le « compiler » dans les formats des différents OS ?
C’est exactement le but du projet python kalamine !
Le projet est encore jeune, il manque un peu de documentation, notamment sur la manière de gérer une touche morte, mais c’est possible. On peut d’ailleurs trouver de nombreuses keymaps pour kalamine possédant une touche morte sur le projet 1dk.
Ce projet à notamment permis la création d’une keymap francophone dont je parlerais dans quelques jours, et dont est issu le clavier dvorak présenté en screenshot 🙂
Ça devient tellement simple avec cet outil de créer un keymap que j’ai bien des idées maintenant 🙂
Le clavier d’ordinateur physique a été standardisé un peu partout autour du globe à la fin des années 80. Le modèle a été le modèle fameux modèle M IBM :
Par rapport au clavier tel que nous le connaissons actuellement, la différence est dans la dernière rangée : se sont rajoutées après la sortie de Windows 95 les fameuses touches Windows (entre les 2 touches Ctrl et Alt). On est alors passé des claviers 102 touches aux 105 touches. Oui, parce que les publicités pour des ordinateurs comptaient les touches à l’époque.
Mais le clavier tel que nous le connaissons est différent en Europe de celui aux États-Unis. Nous parlons aussi de claviers 101/104 touches ou 102/105 touches, ou de claviers ANSI ou ISO, du nom des organismes standardisateurs. Même pour écrire l’anglais ; le clavier anglais utilisé au Royaume-Uni est de type 102/105 touches (ISO), différent du clavier ANSI américain.
Mais ailleurs ? Et bien, le fait que les japonais aient des claviers avec des touches supplémentaires est bien connu, mais ce ne sont pas les seuls : au Brésil et en Corée aussi, la disposition normalisée est quelque peu modifiée !
En la matière, un graphique sera plus parlant que de longues explications :
Pour être complet, il faut préciser que le standard Brésilien ABNT modifie également le pavé numérique :
Voici à quoi ressemble la même personne tapant un texte français sur le même clavier, une disposition azerty à gauche (60 mots par minute), bépo à droite (80 mpm) où l’on peut constater de moindres mouvements sur un clavier optimisé :
Les mains bougent en effet bien plus sur un clavier azerty… alors que la personne frappe plus vite sur le clavier bépo. Peut-être d’ailleurs que le fait de bouger plus la main donne une fausse impression de frappe rapide ? On peut constater que ceux qui ont pris le tempspour apprendre le clavier Dvorak ou Colemak ontgagné en vitesse de frappe, et cela même s’ils utilisaient déjà une bonne méthode de dactylographie auparavant (avec une bonne vitesse de frappe). La difficulté est dans l’apprentissage.
Une question simple que l’on est on droit de se poser devant la multitude de dispositions clavier serait : laquelle est la meilleure ? Entendu sous la forme : laquelle permet de frapper le plus vite et/ou le plus confortablement. Après tout, l’apprentissage étant long, autant prendre le temps de trouver la meilleure disposition…
En ce qui concerne la vitesse, une fois la disposition apprise, je vais supposer que celle-ci est équivalente au clavier le plus confortable (=qui nécessite le moins d’efforts). Cela n’a rien d’étrange quand on regarde la vidéo précédente. Cependant, je l’ai mentionné précédemment : roulement ou alternance, type de roulements à préférer, touches à privilégier, équilibre des mains, équilibre des doigts… il n’existe pas de critère simple permettant de déterminer avec certitude qu’un clavier est plus optimal qu’un autre.
Un logiciel existe pour générer des statistiques d’utilisation clavier, amphetype. Michael Dickens s’en est servi pour faire des suppositions a partir de sa maîtrise de Qwerty (104 mpm) et son clavier MTGAP 2.0 (112 mpm), mais cela ne reste que des suppositions….qui viennent confirmer ses intuitions quand au clavier qu’il utilise.
Ce clavier a ceci d’intéressant qu’il tente d’une part de concilier rolls et alternance des mains, et d’autre part est toujours critiqué positivement en prenant toujours de bonnes places dans les comparatifs de clavier. Mais il est vraisemblable que seul son auteur utilise réellement cette keymap…
Alors, pourquoi ne pas regarder les concours de dactylographie pour chercher un gagnant ? Barbara Blackburn, souvent mentionnée par les défenseurs de Dvorak, a le record officiel du Guinness book, avec 150 mots par minute. Mais il semblerait que le meilleur dactylographe actuel, régulièrement bien placé dans le concours Intersteno, Sean Wrona utilise un clavier Qwerty à plus de 150 mots par minute !
Sean Wrona n’a jamais pris de cours de dactylographie, et n’utilise pas toujours le même doigt pour la même touche… ça aide. Mais il faut des années d’entrainement pour arriver à ce niveau, enfant au lieu des jouer à des jeux vidéos, il jouait à taper le plus vite possible… (83 mpm à l’âge de 6 ans ; 108 mpm à l’âge de 10 ans).
En réalité, les concours de dactylographie IRL ne sont plus très courus. Il existe des sites de concours permanents de dactylographie en ligne (ex. typeracer), mais on sait qu’il existe des fraudes sur ce type de sites, qui par ailleurs, ne se sont pas transformés en terrain de jeu pour rechercher le clavier le plus optimal.
Refaire sa keymap personnalisée
Enfin, il faut noter qu’on retrouve dans tous les tests des différences selon le texte utilisés, qui sont souvent du même ordre que la différence entre les claviers « optimaux » testés. Au-delà d’un certain niveau d’optimisation nous perdons peut-être notre temps….
D’ailleurs, ayant noté que le clavier optimal n’est pas le même en fonction des textes utilisés, 2 logiciels de génération de keymap proposent à chacun de refaire son clavier en fonction du type de textes que l’on a l’habitude de taper :
Pourquoi pas, mais encore faut-il faire attention aux accents, je ne sais pas si carpalx les gère correctement. Quand à AdNW, conçu à l’origine pour l’Allemand (autrement dit, la gestion des caractères non 7 bits est prise en compte, il fonctionne nativement en Unicode) la documentation et le forum sont surtout germanophones. Aucun de ces générateurs n’est simple à utiliser…
Les keymaps post-2010
Lorsque Håkon Hallingstad, Peter Klausler ou Michael Capewell publièrent leurs travaux sur leurs sites webs, ils étaient les premiers à proposer des keymaps optimisées alternatives. Après Capewell (2005), très vite, le nombre de keymap alternatives s’est retrouvé démultiplié sur internet… Colemak, Asset, minimak, carpalx, MTGAP, Neo, Bépo, difficile de suivre le rythme. En 2010 sont proposés AdNW, MTGAP 2.0 et Workman. Et depuis ??? Il y eu Norman en 2012 qui a connu un petit succès, mais depuis, les nouvelles keymaps ne font plus la une sur slashdot, et restent souvent ignorées.
Ce n’est pas que plus personne ne s’intéresse aux keymaps alternatives, mais comme on ne parvient pas à se mettre d’accord sur la bonne manière de faire et que les gains potentiels sont faibles, et l’apprentissage compliqué en comparaison de Colemak : le sujet reste un sujet de recherche. D’ailleurs l’apport de Norman sur Colemak, je le cherche toujours ; ce clavier ne doit probablement son petit succès d’estime plus à son marketing travaillé qu’à ses qualités.
Certains de ces chercheurs ont fait un constat amusant : puisque la fréquence des lettres majuscules n’est pas la même que les lettres minuscules, pourquoi ne pas optimiser un clavier où les lettres majuscules seraient différentes des minuscules ? Ce serait certes plus compliqué à apprendre, mais cela permet d’optimiser plus loin le clavier. Quand on arrive à ce genre de proposition, on peut penser que grossièrement les claviers anglophones proposés précédemment sont assez optimisés.
le clavier utilisé est orthogonal (19×5, mais toutes les colonnes ne sont pas utilisées)
4 touches sont contrôlées par chaque pouce, en particulier majuscule et AltGr
les chiffres et la majorité des caractères spéciaux sont sur une couche AltGr
On pourra implémenter ce clavier moyennant quelques modifications mineures sur un clavier Ergodox, ou un clavier XD75.
Cela qui soulève une autre question : à l’heure où plusieurs touches facilement accessibles sur le pouce deviennent monnaie courante, quelle influence sur les keymaps ?
Et le Français ?
Le Français n’est pas en reste, depuis que la carte simplifiée du Bépo a été fixée (2009), on retrouve de nombreuses variantes proposées autour de celui-ci ça et là sur internet. Un clavier entièrement refait pour le Français, avec en tête l’écriture aussi en anglais a néanmoins été proposé : le BvoFRaK (2011).
Ce clavier a un air de symétrie avec bépo si on y prête attention. La charge sur les auriculaires n’est que légèrement réduite face à bépo en français, par contre en anglais, on woit de suite l’amélioration 🙂 Il faudra néanmoins un clavier 105/108 touches pour disposer du caractère «H».
Des essais personnels dans l’optimiseur de patorjk, donnent ce clavier comme largement gagnant face à Azerty ou Bépo, aussi bien pour l’anglais (le premier chapitre d’Alice au pays des merveilles) que le français (la page Wikipédia sur le Luxembourg)… il se paye même le luxe de finir devant Colemak pour l’anglais sur le comparateur de patorjk ! (attention toutefois, ces comparateurs, lorsqu’un caractère n’est pas disponible, simulent l’oubli de la lettre, donc non, taper en Colemak n’est pas du tout adapté pour le Français, contrairement à ce que ce comparateur peut laisser penser !).
Malheureusement, je n’ai pas poussé mes essais plus loin : comment savoir si les logiciels de comparaison gèrent bien les caractères accentués ? Sans l’avis de multiples comparaisons automatisées, difficile de se prononcer réellement sur la valeur d’une keymap. Peut-être pourrais-je programmer des logiciels de comparaison de keymap, afin de savoir réellement sur quels tests je me base ? Juste lister les logiciels fonctionnels avec des caractères accentués serait en bon début, si vous avez des informations, n’hésitez pas à laisser un commentaire (encore faut-il réussir à les compiler… puis viendra le temps fastidieux de produire la keymap dans le bon format dès lors qu’on voudra lancer le test…).
Pour répondre à la question initiale, et à mon avis pour un anglophone en restant sur un clavier standard :
Colemak dont l’apprentissage est facilité réponds assez bien au besoin. En plus d’être bien standardisé partout.
Pour celui qui écrit aussi bien en anglais qu’un français, le clavier BvoFRaK, malgré un nom affreux emportera a priori la palme. Mais je n’ai pas testé toutes les variantes de bépo, et les tests disponibles étant peu nombreux, je n’en ai aucune certitude…
Enfin, pour qui n’écrit qu’en Français, on peut également supposer BvoFRaK comme un meilleur choix que bépo, mais en y mettant de sérieux doutes.
Comme je le disais précédemment, il existe des débats quand à la nature d’une disposition des touches ergonomique.
Cependant se dégagent deux constantes sur un clavier traditionnel 3 rangées de lettres + 1 rangées de chiffre :
Les lettres les plus utilisées devraient se trouver sous les touches de bases.
Il faut éviter les frappes de touches différentes avec le même doigt.
Avec ces 2 points, nous pouvons déjà recréer un clavier… ou réaliser des modifications sur le clavier traditionnel Qwerty sans le modifier entièrement. En effet, une des difficultés empêchant l’adoption des dispositions alternative est le ré-apprentissage / le temps d’adaptation que l’on peut ainsi considérablement baisser ainsi. Généralement aussi, on fait attention à garder la même position de Z/X/C/V sur ce type de keymaps.
À la suite de cette idée très à la mode dans la deuxième partie de la première décennie des années 2000, sont apparus divers claviers, ne modifiant qu’une partie des touches, et lorsque des touches sont bougées, cela se fait généralement sans bouger de main. On peut ainsi citer, pour les plus connus :
Le clavier Colemak de Shai Coleman (17 touches modifiées), qui peut être appris par étapes.
On pourrait éventuellement inclure les claviers Norman et Workman (bien que modifiant la grande majorité des touches).
Le clavier Colemak
L’un de ces claviers se démarque très nettement de la concurrence : non seulement le clavier Colemak reste plutôt proche de Qwerty, mais en plus il se paye le luxe de finir en première position dans certains comparateurs de claviers ! (notamment les tests basés sur la distance parcourue par les doigts, très a la mode à l’époque). Pas vraiment un Dvorak (l’alternance des mains n’a que peu bougé), mais améliorant grandement les rolls de Qwerty, l’utilisation de la rangée de base ainsi que la réutilisation du même doigt.
C’est également la première disposition alternative anglophone à générer réellement un peu d’enthousiasme autour d’elle depuis… le clavier Dvorak en 1936. Ainsi, le clavier dispose de son site dédié avec un forum actif. Selon une estimation personnelle, il y a actuellement plus d’anglophones apprenant Colemak que Dvorak. En tout cas, la tendance existe sur les sites de fans de clavier, et de nombreux sets de cabochons existent en tenant compte des besoins spécifiques de Colemak.
Le clavier Colemak est souvent décrié pour sa position des lettres D et H, notamment sur les claviers orthogonaux, ce qui a donné lieu au clavier Workman, bien qu’une variante de Colemak qui résouds ce problème existe : Colemak Mod-DH.
Dvorak ou Colemak ?
Certaines personnes ont tenté d’apprendre Colemak bien qu’ils maitrisaient déjà Dvorak. Le retour est mitigé : certains ont décidé de rester en Colemak, d’autres préfèrent Dvorak. La seule certitude semble être que si l’on connait et appréciedéjà l’un, il n’y a pas de raison d’apprendre l’autre, le bénéfice, s’il existe, ne valant pas l’apprentissage qu’on y consacrera. Autrement dit, avec le clavier Colemak, il devient possible d’apprendre une disposition clavier sans tout changer et retirer les bénéfices d’une disposition ergonomique… et même facilement.
En effet, s’il est possible d’apprendre la nouvelle disposition d’un seul coup (comme beaucoup l’ont fait), il est également proposé par des fans de Colemak d’apprendre le clavier en 5 étapes, en ne modifiant à chaque fois que 4 touches : c’est la méthode Tarmak.
4 touches, c’est la difficulté de passer de l’Azerty français au Qwertz Suisse : la transition se fait en 1 à 2 semaine sans grande perte de productivité (pour chaque étape de Tarmak). À ce stade, si ma langue maternelle avait été l’anglais, il y a longtemps que j’aurais peut-être déjà migré vers Colemak ainsi… et cet article n’existerait peut-être pas.
Entre les bons résultats constants dans de nombreux comparateurs de clavier, son succès et la facilité d’apprentissage via Tarmak, je déclare Colemak grand vainqueur de la catégorie des claviers Qwerty-like.
Et pour les autres langues ?
Il n’existe pas, à ma connaissance, de clavier type Colemak avec sa méthode Tarmak pour d’autres langues que l’anglais, et plus particulièrement pour le français (j’ai néanmoins vu des claviers « inspirés par Colemak » qui ne me plaisent absolument pas, et évidemment sans méthode tarmak associée).
Cependant, pour qui écrit beaucoup en Anglais, et tenant compte d’une petite proximité entre les langues, il n’est pas idiot de faire du « tarmak français » avec une 6ième étape : migration vers le Qwerty, puis les 5 étapes du tarmak en gardant les accents à la place qu’ils occupent en Azerty (et on pourrait faire de même depuis le Qwertz pour les suisses). Malheureusement, cette solution est incomplète, les accents français restant toujours à leur place assez peu optimale pour le français. Mais c’est envisageable.
Dans le comparatif de patorjk, j’ai constaté que les keymaps usuelles (Qwerty, Colemak, MTGAP ) étaient disponibles en 2 versions : clavier ordinaire, et ergodox. La version Ergodox mettant sous le pouce gauche la touche Majuscule. La différence est importante, par exemple sur Alice au Pays des Merveilles.
Et avec MTGAP dans le comparatif :
Ainsi, avec un clavier déjà optimisé, il est possible de gagner 4 points à ce test juste en changeant l’utilisation de la majuscule…
J’ai voulu recréer un Colemak et un Qwerty où la touche Alt serait consacrée à la majuscule sur le pouce (et Alt remappé sur la touche majuscule). Je crois que le résultat est sans appel : si votre clavier a une touche Majuscule accessible (une petite barre espace), réaliser l’inversion permet d’améliorer votre ergonomie à peu de frais 🙂
Alors que beaucoup de personnes restent attachées au principe de l’alternance des mains, certaines personnes se sont rendus compte qu’il était plus rapide de taper sur des touches adjacentes dans un même mouvement que d’alterner la main. Ainsi, puisque « q » est très souvent en français suivi par « u », pourquoi ne pas mettre ces deux touches à proximité, pour qu’ils soient frappés d’un seul mouvement ? Ce type de mouvement est appelé « roll» en anglais, ce qui est quelquefois traduit en français par « roulement».
Partant de ce constat, j’ai pu identifier deux keymaps qui font la part belle aux rolls : Arensito et Capewell.
La dispositon Arensito (2001)
La disposition Arensito originale (2001) de H. Hallingstad est connu pour faire fortement appel à AltGr pour obtenir les nombres et les caractères de ponctuation, ce qui nécessite un AltGr accessible, ce qui n’est pas le cas sur de nombreux US. Aujourd’hui, sans changer la keymap, c’est ce principe qui a été repris sur les claviers 40% (type Planck). Des variations ont été proposés autour de l’utilisation de cet AltGr (sur clavier Kinesis, en décalant la rangée, sans AltGr, etc…).
Néanmoins, ce qui est intéressant, c’est de voir le placement des lettres qui a été fait manuellement, avec les règles suivantes :
Les 8 lettres les plus fréquentes en anglais sont disposées sur les touches de base (dans l’ordre : ETAONISR…).
On minimise l’utilisation du même doigt pour frapper 2 touches différentes successives.
On évite de trop charger les auriculaires.
On essaye de maximiser les frappes successives sur des touches adjacentes (le mot « roll » n’était pas encore répandu en 2001).
Le cahier des charges s’arrête là. C’est déjà très demandeur pour réaliser un placement de touches de façon manuelle (essayez voir de créer un tel clavier…).
L’alternance des mains n’est pas visée, et en visant à maximiser les rolls (qui implique la réutilisation de la même main), on devrait arrive à un résultat inverse… mais pas tant que ça. Si on estime qu’en frappe Dvorak la même main est réutilisée 5% du temps, en Arensito, la même main est ré-utilisée 35% du temps (et 25-30% en Qwerty).
La disposition Capewell (2005)
Inspiré des travaux de Peter Klausler, mais aussi par le clavier Arensito, Michael Capewell a recréé un logiciel de création de keymap, (Keyboard Evolve) mais en y introduisant d’autres règles de placement, toujours en cherchant à minimiser la réutilisation du même doigt, en tenant compte de l’intérêt des touches adjacentes, et on tiens toujours pas compte de l’alternance des mains. Les règles détaillées de placement sont disponibles sur son site.
Ce clavier augmente un peu la réutilisation de la même main par rapport à Arensito (35-40%), tout en gardant un nombre de réutilisations du même doigt inférieur à Arensito (du même ordre que Dvorak et Klausler), avec des rolls qui impliquent moins souvent de sauter par-dessus la rangée du milieu (donc « difficiles »). Les touches Z/X/C/V sont également restées à leur place initiale pour faciliter l’utilisation de l’ordinateur avec une souris. Malgré l’absence de règles spécifiques donnés à son programme sur l’assignation des 8 touches de bases, Keyboard Evolve a choisi de réutiliser les 8 lettres les plus utilisées en anglais sur la rangée de base, tout comme le clavier Arensito.
On considère généralement Capewell comme le meilleur clavier orienté « rolls »… mais alors qu’il n’est pas certain que le clavier Arensito ait une dizaine d’utilisateurs (dont son créateur), Michael Capewell a fini par abandonner l’utilisation de ce clavier (pour une variante de Qwerty modifié), et n’a probablement pas d’autres utilisateurs…
Ce n’est pourtant pas que ces claviers soient mauvais, des tests indépendants (ici celui de patorjk sur Alice au Pays des Merveilles) montrent bien la supériorité de ces claviers par rapport à Qwerty, mais illustrent la difficulté d’apprentissage d’une nouvelle disposition du clavier. (rappelons d’ailleurs que la disposition Klausler, vainqueur ici, a également été abandonnée par son créateur au profit de Dvorak).
La guerre roulement des doigts contre alternance des mains n’aura pas lieu
L’observateur attentif verra que je ne parle là que de clavier ayant plus de 10 ans. Entre-temps, d’autres keymaps auront été proposés, et aujourd’hui les créateurs de keymaps sont tous attentifs aux roulement de doigt. Même le clavier bépo, pourtant très inspiré par les règles d’August Dvorak y aura porté attention. Que s’est-il passé ?
D’abord ces deux claviers ne sont pas réellement désalternés : si la disposition des touches était aléatoire, on devrait arriver à environ 50% d’alternance des mains. Si on optimisait pour désalterner les mains, on devrait arriver à bien plus de 50%… Or ces claviers, qui n’ont tout simplement pas porté attention à l’alternance des mains, en viennent à favoriser l’alternance des mains : l’alternance des mains est aussi issue de la conséquence de la volonté de ne pas avoir (trop) de frappes de touches différentes successives avec le même doigt.
Je m’étais d’ailleurs amusé à créer un clavier réellement désalterné pour le Français : j’agglutinais alors toutes les voyelles les plus fréquentes autour de « E », en mettant « A » sur la même main. Mais j’ai eu peur en voyant le déséquilibre provoqué (une main frappant le double de touches que l’autre), et surtout par un taux important de réutilisation du même doigt. L’expérimentation est donc restée sur mon disque dur, et je crois qu’il vaux mieux qu’elle y reste sous cette forme.
Par ailleurs, des débats eurent lieu quand à la nature des roulements : se valent-t’ils tous ?
Si un roulement avec une touche adjacente est (probablement) plus optimisé, un roulement impliquant de sauter par dessus une rangée est-il plus toujours efficace qu’une alternance des mains ? (réponse usuelle : non, il faudrait donc éviter Arensito pour cette raison).
Le mouvement naturel des mains étant d’aller de l’extérieur vers l’intérieur (du petit doigt à l’index), se pourrait-il que seuls les rolls vers l’intérieur soient meilleurs qu’une alternance des mains ? Faut-il éviter les rolls vers l’extérieur complètement ?
Que penser des « inversions de roulement », c’est à dire des triplées de touche tapés avec la même main, en allant d’abord vers l’intérieur, puis vers l’extérieur (ou d’abord vers l’extérieur, puis vers l’intérieur) ?
Aucune de ces questions n’a eu de réponse définitive… Les créateurs de claviers « modernes » y apportent nécessairement une réponse plus personnelle que scientifique.
D’ailleurs il faut noter que Michael Dickens, en jouant avec son générateur, a pu créer un clavier optimisé rolls vers l’intérieur, mais laissant de côté l’indicateur usuel de la distance parcourue par les doigts (les lettres les plus fréquentes ne sont pas toutes sur les touches de base). Mais faute de temps (c’est très lent d’apprendre une keymap), il n’a jamais pu tester la frappe grandeur, précisant bien « Si je pouvais payer un groupe de 50 étudiants et leur faire apprendre cette disposition (et comparer avec d’autres dispositions)« … Exactement le problème, seul Dvorak a pu faire des recherches avec des sujets « naïfs » et ainsi réaliser des comparaisons entre keymaps.
La disposition MTGAP
Le clavier « MTGAP 2.0 » (2010), issu des travaux de Michael Dickens est souvent donné comme un des claviers les plus efficient pour la langue anglaise (même s’il semblerait que son auteur soit le seul à l’utiliser). Ce clavier avantage largement les rolls vers l’intérieur de la main ; mais préférera alterner de main dans le cas contraire. Si ma langue maternelle était l’anglais, et si je voulais apprendre à frapper avec une keymap 3+1 rangées un clavier optimisé, ce serait vraisemblablement cette disposition que je choisirais.
La même main est réutilisée dans environ 25% des cas, comme sur le clavier Qwerty. Peut-être que Qwerty n’avait pas tout si faux, et serait patchable ? Nous en reparlerons…
Certains débattent pour savoir s’il faut équilibrer la charge entre les différents doigts, ou donner plus de travail aux doigts forts (index, majeur). La carte clavier bépo propose un équilibre entre les doigts. Voyons cela.
Très souvent, les créateurs de keymap évitent de toucher aux colonnes les plus à droite du clavier, préférant y garder les caractères de ponctuation qui y sont déjà. Éventuellement, ils touchent à la colonne Z-M du bépo, mais jamais à la colonne la plus à droite (W-Ç). Il est vrai qu’une des spécificités du Français (et de l’Allemand) est l’utilisation d’accents, dont on ne se préoccupe pas dans les keymaps anglophones, ce qui oblige à élargir le nombre de touches.
Ainsi, la lettre M (2.96% des caractères en français) se retrouve à un endroit utilisé pour des caractères d’accentuation (bien moins souvent utilisés) sur un clavier Azerty, Dvorak ou Colemak . Ceci permet de comptabiliser le M comme étant sur la rangée de base… en augmentant artificiellement le nombre de touches sur cette même rangée.
La conséquence devrait être une augmentation de l’utilisation de l’auriculaire droit sur le bépo. Il se trouve justement qu’un des reproches adressé au bépo est de faire mal aux petits doigts, surtout le droit.
Le classement n’étonnera personne, à condition d’avoir déjà entendu parler du « gagnant », le clavier BvorFRak FR (inspiré du bépo).
(le clavier « Personnalized » est un clavier proposé et mal organisé par l’optimiseur, oublions-le. Et cela d’autant plus qu’il ne gère guère les accents).
En terme de nombre de touches pressées, si l’on fait abstraction du fait qu’un pouce toujours reste peu utilisé, et que les chiffres varient du simple au double, on peut parler d’un pseudo-équilibre.
Toutefois on note que les auriculaires (« pinky ») sont moins utilisés sur un clavier Azerty, et que l’index gauche, est le deuxième doigt le moins utilisé sur le clavier bépo. Or l’index est probablement un des doigts les plus puissants…
Mais ce qui compte n’est pas que le nombre de touches pressées, mais aussi la distance parcourue par le doigt.
Sur le clavier bépo, l’auriculaire droit fait à lui seul plus du quart des déplacements ! L’index droit, n’en réalise que 8% !
Quel résultat pour BvorFRak ? A peine mieux…
Toutefois, ces chiffres montrant un déséquilibre sont à tempérer par les chiffres globaux :
Oui, l’auriculaire droit se déplace plus sur les keymap bépo et bvofrak, mais… en terme numéraire, la distance est à peine supérieure au clavier Azerty : en Azerty, les doigts bougent tout simplement bien plus de façon générale.
Et l’anglais ?
Puisque beaucoup utilisent l’anglais, reprenons le test avec le premier chapitre d’Alice in Wonderland.
Comme c’est usuel, on constate qu’Azerty / Qwerty semble avoir été conçu pour faire bouger prioritairement les index, et que les claviers optimisés (bépo/dvorak) font bouger bien moins les doigts…. mais surtout l’auriculaire droit fait 8% de la distance en Azerty, et 37% en bépo ! Pis : la distance parcouru a triplé pour ce doigt par rapport à Azerty !
Ce déséquilibre important explique tout à fait les gens qui se plaignent d’avoir mal au petit doigt en bépo !
On ne retrouve pas ce déséquilibre sur la keymap BvoFRak qui était déjà en tête pour le Français, et qui ressort également vainqueur de ce classement !
Patchons…
On pourrait être tenté d’apprendre BvoFRak pour limiter la casse, mais prenons le cas où l’on ne souhaite pas apprendre une nouvelle keymap. Cette keymap peu connue peut receler d’autres mauvaises surprises (et nécessite un clavier ISO européen pour sa touche supplémentaire, quand elle est optionnelle en bépo), et surtout c’est terriblement long et chiant d’apprendre une nouvelle keymap….
Que pourrions-nous faire avec un clavier ergonomique adapté ayant plusiers touches pour le pouce (type Ergodox, Atreus, Kinesis) ? Nous pourrions transférer la touche majuscule sur le pouce. Ou déplacer la touche Alt d’un clavier standard. Cela partagerait mieux la charge avec le pouce, et éviterait aux auriculaires des contorsions pour atteindre la touche majuscule.
Avec un clavier de ce type, on peut également imaginer transférer le « E » sur le pouce, puis redonner de l’importance sur l’index droit (lui sous-utilisé) en diminuant le problème des touches successives…
Pour l’anglais, certains ont proposé d’inverser le K et le W, ce qui ne change rien pour le français. Et d’inverser Ç et Z sur un clavier Typematrix…
J’ai donc tenter de patcher, de façon un peu libérale, selon les principes précédant, et j’obtiens cela (ficher json disponible) :
Il est à noter que j’ai également mis dans ce comparatif un clavier bépo utilisant ce que je considère être les « bons doigts » (sur la rangée du bas à droite), le score et l’utilisation du petit doigt droit sont ainsi un peu améliorés.
De tous les points de vu, ce clavier patché améliore les déplacements de tous les doigts (sauf, évidemment, le pouce gauche). Le nombre de frappes successives avec le même doigt est ainsi utilisé deux fois consécutive 1078 fois, contre 1828 sur clavier bépo normal, et 1106 sur un clavier bépo « bons doigts ».
Enfin pour l’anglais, ce clavier bépo adapté également se comporte largement mieux, réduisant de 25% les déplacements des doigts sous le score de la keymap bépo proposé par patorjk (bien que toujours en dessous de BvoFRak) :
Cependant, ce genre de keymap aurait plus sa place au chapitre « adaptations d’une keymap à un clavier ergonomique ».
Nous avons vu dans un précédant article que la disposition QWERTY (et son adaptation française) n’étaient pas, à l’heure des premières machines à écrire, si inadaptées que cela. Pourtant, parmi toutes les dispositions alternatives datant d’avant l’arrivée de l’informatique, l’une d’elle a survécu jusqu’à nous : la disposition Dvorak. Qu’avait-elle de si particulier ?
Breveté en 1936, la keymap alternative Dvorak est arrivée tardivement sur le marché, à une époque ou le Qwerty était déjà omniprésent. Cette disposition n’est d’ailleurs même pas le fait de fabricants de machines à écrire, mais d’un universitaire pédagogue et professeur en psychologie : August Dvorak. En tant qu’universitaire, il aura beaucoup publié sur le sujet.
Cette disposition prenait ainsi compte des méthodes de dactylographie enseignées a l’époque, qui n’ont que peu bougé depuis : la deuxième rangée de lettres est considéré comme la ligne de base / de repos. C’est donc sur la deuxième rangée que seront concentrées les lettres les plus courantes de la langue anglaise, cela afin de limiter les mouvements.
Le second objectif de Dvorak sera de privilégier l’alternance des mains. Les moyens modernes de l’informatique prouvera qu’effectivement, en la matière, ce clavier est excellent. Mais ce point ne fait pas l’unanimité : certains considèrent qu’on tape plus vite et/ou apprends mieux si on tape les lettres successives (notamment les bigrammes et trigrammes les plus courants) avec la même main. Cela semble plus naturel à la plupart des personnes, mais les défenseurs actuels de Dvorak disent que des études scientifiques sur la psychomotricité tendent à prouver que Dvorak avait raison. C’est l’insistance sur ce point qui fait l’originalité de Dvorak.
Le troisième objectif de Dvorak est de ne pas fatiguer une main ou un doigt plus que l’autre. Ainsi, la main droite est utilisée autant que la main gauche, et les index autant que les auriculaires.
Le quatrième objectif, qui est celui de toute keymap, est de limiter l’utilisation successive du même doigt. L’objectif est facilement atteint du fait de la recherche de l’alternance des mains.
Enfin, on note que sur le clavier Dvorak original, aussi quelquefois appelé clavier « Dvorak programmeur », mais pas le clavier Dvorak simplifié (ou DSK), les chiffres ont été déplacés, dans l’idée de privilégier les doigts forts (0 et 1 sur les index), et peut-être de permettre l’alternance des mains (notamment quand on tape en binaire).
Critiques du Dvorak
Si, comme je l’ai indiqué, le principe de l’alternance des mains est critiqué, les utilisateurs de Dvorak ont souvent un autre reproche à faire au clavier : U/I. Ces deux lettres utilisent le même doigt, mais la lettre I, bien plus courante, nécessite un déplacement vertical, ce qui n’est pas le cas du U, bien moins fréquent en anglais.
L’idée d’un équilibre entre les mains est rarement mise en cause, même si beaucoup de keymap ne se préoccupent pas trop de cet objectif, c’est rarement très déséquilibré de ce côté-là. Cependant, l’équilibre entre les doigts est plus souvent mis en cause : l’index et le majeur sont plus puissants que l’auriculaire, pourquoi leur demander d’effectuer autant de travail ?
De façon plus générale, le clavier privilégie la rangée de base, là où d’autres claviers plus modernes tentent de privilégier des touches en particulier en attribuant un poids différent à chaque touche, et/ou tentent de privilégier les doigts fort.
Le troisième reproche courant de la keymap est de ne pas respecter les règles usuelles de raccourcis clavier, et notamment de déplacer Z/X/C/V.
Peut-on faire mieux que Dvorak avec ses propres règles ?
A l’aide d’un ordinateur, Peter Klausler à tenté de modéliser un clavier reprenant les principes de Dvorak, mais aussi en assignant un poids différent à chaque touche. La version connue, correspondant à la deuxième version de sa keymap date de 2002. Le site original a depuis disparu, son auteur qui avait appris cette keymap est revenu au Dvorak original en promettant une troisième version de son clavier plus aboutie qui n’a jamais vu le jour.
Enfin, Michael Capewell a proposé quelques inversions de lettres pour rétablir Z/X/C/V a leur place initiale, et résoudre le problème U/I : la keymap Capewell-Dvorak (2005). Il a proposé une comparaison de cette keymap qui donne celle-ci gagnante face à Dvorak et Klausler que je reproduis ici, il semblerait en effet que la keymap Dvorak puisse être améliorée… toutefois, les 2 versions modifiées ont ceci de particulier qu’elles s’éloignent un peu de l’objectif de la plus grande alternance des mains :
(Les keymaps Arensito et Capewell seront pour un futur article).
Michael Capewell utilise actuellement au quotidien une autre keymap non présente dans ce comparateur (QWERF, une variante du Capewell-Qwerty), Peter Klausler est retourné au Dvorak de base ; je ne connais aucune variation de la disposition Dvorak qui se soit répandue, à l’exception de l’inversion U/I.
Et une keymap Dvorak en Français ?
Bien sûr, il n’y a pas que l’anglais dans la vie. Certains ont tenté de rajouter des caractères accentués à la keymap Dvorak avec plus ou moins de succès pour taper des langues nationales. Mais en réalité, il faut revoir la disposition en entier, en fonction de la fréquence des lettres de chaque langue. Deux keymaps localisées restées fidèles à Dvorak ont ainsi eu un certains succès : Neo pour l’Allemand, et Bépo pour le Français.
On retrouve sur le bépo les voyelles du côté gauche (l’alternance des mains fut bien recherché lors de la conception), le privilège apporté a la rangée du milieu avec le C, le M, et la virgule (caractère courant mais souvent oublié). Un effort a été fait pour le choix des touches, afin de privilégier les touches fortes pour le doigt…. et les auriculaires restent très chargés, surtout le droit avec un clavier Typematrix quand on veux taper en anglais sur le Web.
Pour taper en Français, selon les principes d’August Dvorak, ce clavier me semble un bon choix, et toujours bien meilleur choix que le clavier Dvorak original même si on tape autant en anglais qu’en Français.
On retrouve également en Français la disposition Leboutte qui fait la part belle à une touche lettre morte, ainsi que la keymap BvoFRak (donné comme plus efficiente par le comparateur de patorjk, pour ceux qui y tiennent).
Les autres claviers « Dvorak » ?
La conséquence de l’alternance des mains se voit sur le clavier : les voyelles sont toutes regroupées sur le côté gauche du clavier (et la rangée de base). Une keymap ne regroupant pas les voyelles sur le même côté n’est donc pas conforme à cet objectif important de Dvorak.
Par abus certains prétendent qu’une keymap optimisée est Dvorak, voire rebaptisent leur clavier depuis Dvorak : «Colemak », mot-valise du nom de son créateur (Shai Coleman) et de Dvorak, n’est pas du tout conforme aux idées d’August Dvorak, et beaucoup plus proche de Qwerty.
La disposition Dvorak est un peu passée de mode pour les anglophones en raison du succès de Colemak, et ce sera l’objet de prochains articles.