Les claviers proches de Qwerty

Comme je le disais précédemment, il existe des débats quand à la nature d’une disposition des touches ergonomique.

Cependant se dégagent deux constantes sur un clavier traditionnel 3 rangées de lettres + 1 rangées de chiffre :

  • Les lettres les plus utilisées devraient se trouver sous les touches de bases.
  • Il faut éviter les frappes de touches différentes avec le même doigt.

Avec ces 2 points, nous pouvons déjà recréer un clavier… ou réaliser des modifications sur le clavier traditionnel Qwerty sans le modifier entièrement. En effet, une des difficultés empêchant l’adoption des dispositions alternative est le ré-apprentissage / le temps d’adaptation que l’on peut ainsi considérablement baisser ainsi. Généralement aussi, on fait attention à garder la même position de Z/X/C/V sur ce type de keymaps.

À la suite de cette idée très à la mode dans la deuxième partie de la première décennie des années 2000, sont apparus divers claviers, ne modifiant qu’une partie des touches, et lorsque des touches sont bougées, cela se fait généralement sans bouger de main. On peut ainsi citer, pour les plus connus :

Le clavier Colemak

L’un de ces claviers se démarque très nettement de la concurrence : non seulement le clavier Colemak reste plutôt proche de Qwerty, mais en plus il se paye le luxe de finir en première position dans certains comparateurs de claviers ! (notamment les tests basés sur la distance parcourue par les doigts, très a la mode à l’époque). Pas vraiment un Dvorak (l’alternance des mains n’a que peu bougé), mais améliorant grandement les rolls de Qwerty, l’utilisation de la rangée de base ainsi que la réutilisation du même doigt.

C’est également la première disposition alternative anglophone à générer réellement un peu d’enthousiasme autour d’elle depuis… le clavier Dvorak en 1936. Ainsi, le clavier dispose de son site dédié avec un forum actif. Selon une estimation personnelle, il y a actuellement plus d’anglophones apprenant Colemak que Dvorak. En tout cas, la tendance existe sur les sites de fans de clavier, et de nombreux sets de cabochons existent en tenant compte des besoins spécifiques de Colemak.

Le clavier Colemak est souvent décrié pour sa position des lettres D et H, notamment sur les claviers orthogonaux, ce qui a donné lieu au clavier Workman, bien qu’une variante de Colemak qui résouds ce problème existe : Colemak Mod-DH.

Dvorak ou Colemak ?

Certaines personnes ont tenté d’apprendre Colemak bien qu’ils maitrisaient déjà Dvorak. Le retour est mitigé : certains ont décidé de rester en Colemak, d’autres préfèrent Dvorak. La seule certitude semble être que si l’on connait et apprécie déjà l’un, il n’y a pas de raison d’apprendre l’autre, le bénéfice, s’il existe, ne valant pas l’apprentissage qu’on y consacrera. Autrement dit, avec le clavier Colemak, il devient possible d’apprendre une disposition clavier sans tout changer et retirer les bénéfices d’une disposition ergonomique… et même facilement.

En effet, s’il est possible d’apprendre la nouvelle disposition d’un seul coup (comme beaucoup l’ont fait), il est également proposé par des fans de Colemak d’apprendre le clavier en 5 étapes, en ne modifiant à chaque fois que 4 touches : c’est la méthode Tarmak.

4 touches, c’est la difficulté de passer de l’Azerty français au Qwertz Suisse : la transition se fait en 1 à 2 semaine sans grande perte de productivité (pour chaque étape de Tarmak). À ce stade, si ma langue maternelle avait été l’anglais, il y a longtemps que j’aurais peut-être déjà migré vers Colemak ainsi… et cet article n’existerait peut-être pas.

Entre les bons résultats constants dans de nombreux comparateurs de clavier, son succès et la facilité d’apprentissage via Tarmak, je déclare Colemak grand vainqueur de la catégorie des claviers Qwerty-like.

Et pour les autres langues ?

Il n’existe pas, à ma connaissance, de clavier type Colemak avec sa méthode Tarmak pour d’autres langues que l’anglais, et plus particulièrement pour le français (j’ai néanmoins vu des claviers « inspirés par Colemak » qui ne me plaisent absolument pas, et évidemment sans méthode tarmak associée).

Cependant, pour qui écrit beaucoup en Anglais, et tenant compte d’une petite proximité entre les langues, il n’est pas idiot de faire du « tarmak français » avec une 6ième étape : migration vers le Qwerty, puis les 5 étapes du tarmak en gardant les accents à la place qu’ils occupent en Azerty (et on pourrait faire de même depuis le Qwertz pour les suisses). Malheureusement, cette solution est incomplète, les accents français restant toujours à leur place assez peu optimale pour le français. Mais c’est envisageable.

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